On a beau en parler tous les ans pour le fêter, la sortie du beaujolais nouveau reste parfois (souvent) l’occasion de moqueries, voire même, osons le dire, de dédain. Bref, on aime le détester !
Les idées reçues sur le beaujolais nouveau

Des idées reçues auxquelles nous avons décidé de tordre le cou dans cet article !
En effet, chez VIN! lorsque nous ouvrons une bouteille de beaujolais nouveau, qui plus est choisie avec soin, nous ne boudons pas notre plaisir.
Commençons par une présentation rapide de la région beaujolaise

Comme vous pouvez le constater, le Beaujolais ce n’est pas que le beaujolais nouveau !
Vous reconnaîtrez sur cette carte (disponible également ici) des appellations que certains apprécient déjà, sans savoir pour autant qu’il s’agit de vins du Beaujolais.
Il y a 12 appellations d’origine protégée : Juliénas, Saint-Amour, Chénas, Moulin-à-vent, Fleurie, Chiroubles, Morgon, Régnié, Côte-de-Brouilly, Brouilly, Beaujolais Village et Beaujolais.
On y cultive deux cépages : le gamay et le chardonnay.
Il vaut mieux parler des terroirs, plutôt que du terroir. En effet, on retrouve un sol granitique au nord de l’appellation et un sol argilo-calcaire au sud.
Mais alors, le beaujolais nouveau : qu’est ce que c’est ?
Et bien le beaujolais nouveau ce n’est donc pas une appellation, comme vous avez pu le comprendre plus haut !
Le beaujolais nouveau, c’est ce que l’on appelle un primeur. C’est-à-dire un vin de l’année mis en bouteille rapidement après les vendanges.
La région beaujolaise n’est pas la seule à produire des primeurs. On trouve des primeurs dès le 3ème jeudi d’octobre chez des IGP (indication géographique protégée). Pour les vins bénéficiant d’une Appellation d’Origine Protégée, comme le Beaujolais, la réglementation impose une mise sur le marché des vins le 15 décembre de l’année de récolte (voire exceptionnellement le 01 décembre). Cependant, les AOP peuvent commercialiser des vins le troisième jeudi du mois de novembre de l’année de récolte à minuit, en indiquant la mention primeur ou nouveau.
Pourquoi le beaujolais nouveau est-il aussi connu ?
Tout simplement car c’est grâce au lobbying des vignerons et négociants beaujolais que le décret de mise sur le marché des vins AOP a été modifié en 1951.
En effet, suite à des vendanges généreuses, l’Union viticole du Beaujolais demande la possibilité de vendre ses vins « en primeur », avant la date du 15 décembre. Le 13 novembre 1951, une note administrative autorise les vignerons à vendre des vins d’appellation contrôlée, sous certaines conditions, « dès maintenant sans attendre le déblocage général du 15 décembre prochain ».
Comme vous pouvez le constater, « la date du troisième jeudi du mois de novembre de l’année de récolte à minuit » n’est pas encore précisée. Elle ne le sera d’ailleurs qu’en 1985 (avec un intermède à partir de 1967, où la date de mise sur le marché est fixée le 15 novembre suivant la vendange).
Au départ, le beaujolais nouveau est essentiellement dégusté dans son bassin de production et dans les bistrots lyonnais. C’est en 1975 que commence son odyssée médiatique avec le lancement du millésime au Palais Bourbon, en présence des caméras de la télévision, d’Edgar Faure, sous le parrainage de Mireille Mathieu et de Georges Brassens !
Entre les années 70 et 90, le beaujolais nouveau va connaître une véritable explosion marketing et commerciale, notamment sous l’impulsion de Georges Duboeuf, s’exportant dans des quantités impressionnantes au Japon, aux Etats-Unis, dans les îles Fidji…
Le déclin du beaujolais nouveau…
Au début des années 2000, l’image du beaujolais nouveau se ternit fortement. Il devient pour les spécialistes et ensuite pour les consommateurs, ce vin standardisé au goût de banane qui se boit comme le coca-cola dans le monde entier. La forte demande a en effet conduit les viticulteurs à produire plus, et comme le gamay ne donne pas le meilleur de lui-même avec de gros rendements, la qualité baisse. La thermo-vinification favorise la production d’arômes amyliques, mais contrairement à ce que l’on peut lire encore aujourd’hui, les levures ne sont pas capables de donner des arômes de banane.
…et son renouveau
Aujourd’hui, les vignerons du Beaujolais continuent de produire un vin primeur, mais avec un rendement plus maîtrisé. C’est un vin fruité et léger car ses arômes proviennent des raisins et de la fermentation alcoolique. La macération est courte et il n’y a pas d’élevage.
Évidemment, vous n’êtes pas obligés de boire le beaujolais nouveau dans la semaine qui suit sa mise sur le marché. C’est un vin comme les autres, il ne s’autodétruit pas après un mois, mais comme sa structure est légère ne le laissez pas vieillir plus de 6 mois.
Vous pouvez le déguster à l’apéritif avec de la charcuterie ou bien pour accompagner un plat gourmand et simple, comme nous cette année avec une galette complète. Ne le servez pas trop froid, à 15°C environ, pour profiter de tous les arômes fruités et de sa bouche juteuse. Et n’hésitez pas à en tester plusieurs car, NON, le beaujolais nouveau n’a pas le même goût partout et OUI, vous pouvez y retrouver la patte du vigneron !

Merci pour ce joli article ! Nous sommes en plein renouveau dans notre belle région 🤗
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merci beaucoup pour votre retour, cela fait plaisir 🙂
Oui en effet c’est une belle région et le gamay un très beau cépage !
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