Voir la vie en rosé

En ce moment, chez VIN!, on a envie de voir la vie en rose.
Donc quoi de plus naturel que de parler du (ou plutôt des) rosé(s) !

Les rosés ont longtemps été décrits comme des sous-produits des vins rouges ! Ce n’était pas vraiment pas du vin, et puis c’était tellement technologique…
Pourtant aujourd’hui, le rosé a réussi à trouver sa place au sein des marchés français et mondiaux (surtout aux Etats-Unis), détrônant même les blancs dans certaines tables.
Les amateurs de vin s’y retrouvent également, car contrairement aux idées reçues, les vins rosés ont aussi une âme !

Faisons connaissance avec les rosés !

Vous le savez peut-être, la couleur d’un vin rouge provient des pigments (les anthocyanes) contenus dans la pellicule du raisin. Plus le moût (le jus) est en contact avec les pellicules des baies noires pendant la fermentation alcoolique, plus il sera coloré. Jusque là c’est plutôt simple !

Pour faire un vin rosé, il existe trois méthodes.
  • le rosé de pressurage direct
  • le rosé de saignée
  • le mélange de vins rouge et blanc (cette dernière méthode est interdite en France sauf en Champagne où elle peut-être utilisée pour produire un Champagne rosé d’assemblage)
Le rosé de pressurage direct

C’est la méthode la plus courante aujourd’hui, car les pressoirs sont mieux adaptés et les caves plus souvent équipées.
Le principe consiste à vendanger des raisins noirs, puis à les introduire directement dans le pressoir. On peut décider de laisser le raisin macérer quelques heures dans ce dernier ou pas, avant de presser les raisins. Une fois pressé, on obtient un moût qu’il convient de débourber (c’est à dire de le clarifier, afin d’éliminer les impuretés). La fermentation alcoolique se passe ensuite en phase liquide.
Cette vinification permet souvent d’obtenir des rosés plus pâles car le contact avec la pellicule des raisins est très court.

Le rosé de saignée

C’est la méthode la plus ancienne, car le rosé existe depuis plus longtemps que l’invention du pressoir 🙂 !
Elle consiste à « tirer » les premiers jus qui s’écoulent d’une cuve de vin rouge. Pour être plus précis, dans la vinification traditionnelle en rouge, on encuve les raisins en entier. Donc si pendant le remplissage de la cuve ou pendant les premières heures de la macération des raisins on soutire les premiers jus qui sortent, ces derniers seront moyennement colorés. La vinification se déroule ensuite également en phase liquide.

La couleur du rosé !

La couleur d’un vin rosé fait l’objet de nombreux débats : entre les aficionados du pâle, les réfractaires aux rosés trop peu colorés, ceux qui aiment les reflets bleutés, ceux qui détestent les reflets orangés….
Il y a de quoi devenir complètement foldingue pour les pauvres vignerons !!!

Vous l’avez compris, la méthode d’élaboration va évidemment influencer sur la couleur du vin.
Un rosé de saignée aura tendance à avoir une teinte plus proche de la groseille, cerise, grenat.
Un rosé de pressurage direct sera plus pâle.

Le cépage va également jouer sur la teinte du vin.
Le Centre du Rosé a ainsi réalisé une banque de données issue de 10 ans de vinification expérimentale !
Si vous voulez en savoir davantage, cliquez ici.

Ce que l’on peut retenir :

  • les rosés les plus pâles sont obtenus à partir des cépages à peau rose ou grise (comme la clairette rose, le grenache gris)
  • les vins Rosés les plus colorés concernent les variétés mencia noir, nielluccio noir, le cabestrel noir et dans une moindre mesure le carignan noir et la syrah.
  • certains cépages réputés pour produire des vins rouges colorés peuvent donner des vins rosés peu colorés (caladoc, marselan). Les phénomènes de diffusion de la couleur à partir des pellicules du raisin sont différents selon qu’ils se déroulent en phase aqueuse (vinification en rosé) ou en milieu hydroalcoolique (vinification en rouge). Cela explique en partie la composition en pigments propres aux vins Rosés (Moutounet et Fulcrand, 2009 ; Cheynier et al., 2013).
  • vous pouvez constater que certains cépages apporteront des reflets bleutés, comme la syrah ou le mourvèdre. D’autres auront une tendance naturelle à aller vers des teintes plus orangées comme le cabernet sauvignon ou le grenache gris.

Les arômes du rosé !

Difficile de faire une généralité sur le goût du rosé, tellement de paramètres entrent en jeu !

  • les cépages plutôt thiolés (ananas, agrumes) ou amyliques (framboise, bonbon anglais) ou producteurs d’esters (fraise, framboise) …
  • la méthode d’élaboration. Un rosé de saignée sera probablement plus vineux, un peu plus tannique !
  • le vigneron 😉

Quelques conseils avant de déguster !

Conseil n°1 : avant de vous laisser déguster un verre de rosé. Même si le visuel (la robe) est important dans le choix d’un vin et en particulier pour un rosé, laissez-vous surprendre et gardez l’esprit ouvert. Ce n’est pas parce que le vin est très pâle qu’il n’a pas d’arômes, et ce n’est pas parce qu’il est coloré qu’il sera trop lourd.

Conseil n°2 : sachez que certains rosés se conservent un ou deux ans sans souci et gagnent même en complexité. Là encore goûtez sans préjuger !

Conseil n°3 : pas de glaçon dans le rosé. La température de service du rosé est entre 10-13°C, si besoin mettez des grains de raisin dans votre congélateur et sortez les au dernier moment pour les glisser dans votre verre. Cela ne diluera pas le vin !

Publié par

vousetvins

Œnologue, amoureuse du vin et du partage. Créatrice de Vin!

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